Note stratégique: Investir dans la santé communautaire et la conservation pour un Ankarafantsika prospère
Une collaboration entre l’Association FOSA, Conservation Allies et Madagascar National Parks
Les magnifiques forêts sèches et les bassins versants vitaux du parc national d’Ankarafantsika à Madagascar subissent une pression croissante. La croissance démographique rapide, nettement supérieure à la moyenne nationale (3,53 % contre 3,01 %), est l’un des principaux facteurs de dégradation des forêts autour du parc, avec un taux de déforestation annuel moyen de 2,0 % à l’intérieur du parc. Plus de 135 000 habitants, dont au moins 32 000 femmes en âge de procréer (FAP), vivent dans les 12 communes bordant le parc. Ces communautés sont confrontées à de graves difficultés, les centres de santé les plus proches étant souvent situés à 10 à 30 kilomètres. Ce manque d’accès, combiné à une éducation limitée, contribue aux grossesses précoces non désirées et aux impacts socio-économiques négatifs. Ces problèmes non seulement compromettent le bien-être des communautés, mais compromettent aussi directement la conservation de cette aire protégée essentielle.
Un membre de la brigade de santé communautaire se rend dans les communautés isolées près du parc national d’Ankarafantsika
Aperçu du projet
En réponse à ce besoin urgent, l’Association FOSA , en partenariat avec Conservation Allies et Madagascar National Parks (MNP) , a lancé le projet de sensibilisation à la planification familiale le 15 octobre 2024. La première année pilote de l’initiative est financée par Conservation Allies (plus de 400 millions d’Ariary / 100 000 USD) et est stratégiquement conçue pour fournir des services de santé reproductive accessibles, notamment une éducation à la planification familiale et des services de contraception, aux communautés autour du parc. En donnant aux femmes les moyens de faire des choix éclairés en matière de procréation, le projet vise à réduire la pression démographique, à améliorer la santé maternelle, à renforcer la résilience des ménages et, à terme, à renforcer les efforts de conservation dans le paysage d’Ankarafantsika.
Les CHB avec de hauts fonctionnaires du ministère de la Santé (MoH) lors de la caravane médicale présidentielle en mars 2025
Stratégie clé : Brigades de santé communautaire
Le projet s’appuie sur des prestataires de soins mobiles , appelés Brigades de Santé Communautaires (BSC) , comme pierre angulaire de sa stratégie. Initialement prévu pour quatre prestataires, ce dispositif a rapidement été étendu à six infirmiers auxiliaires hautement motivés, suite aux premières évaluations sur le terrain : quatre anciens prestataires expérimentés de Marie Stopes et deux ambulanciers paramédicaux locaux fraîchement diplômés, garantissant ainsi la pérennité du projet. Ces six BSC sont déployées stratégiquement par binômes pour couvrir les secteurs sud (Ambatoboeny) et nord (Marovoay), optimisant ainsi la portée et l’efficacité opérationnelle dans les zones difficiles d’accès.
L’équipe de la Brigade de santé communautaire dans ses uniformes bleus distinctifs ainsi que le Dr Audlin Ramiandra (à droite), l’agent de conservation de Conservation Allies.
6 prestataires de soins de santé dédiés travaillant dans des brigades mobiles de santé communautaire
95 sites distincts atteints lors de la phase initiale du projet
Progression et étapes importantes du projet
protocole d’accord quadripartite a été signé en mars 2025 entre la FOSA, le ministère de la Santé publique (MoH) aux niveaux central et régional, et le directeur régional de la santé de Boeny. Cet accord historique intègre formellement le projet au sein des systèmes de santé nationaux, garantissant la supervision, la coordination, le soutien, la formation et la circulation des produits par le gouvernement.
Session de formation pour les membres de la Brigade de santé communautaire sur les services de santé reproductive
Un membre de la brigade de santé communautaire anime une séance éducative avec des femmes locales
Suite à la signature du protocole d’accord, les six CHB ont suivi une formation intensive du 30 mars au 5 avril 2025, portant sur des compétences essentielles telles que le conseil, la prévention des infections et les techniques de contraception réversible à longue durée d’action (LARC), avec notamment des séances pratiques en clinique. Grâce à des prestataires formés et à une chaîne d’approvisionnement performante, la prestation de services a pu démarrer immédiatement.
Premiers résultats
Les premiers résultats (mars-avril 2025) témoignent de l’efficacité du projet. En seulement deux mois, les équipes du CHB ont cumulé 184 jours de travail et assuré des prestations sur 95 sites différents répartis dans plusieurs communes. Plus important encore, 617 femmes ont reçu un DIU ou un implant durant cette phase initiale. Le recours aux méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action (RLDA) a presque doublé, passant de 212 poses en mars à 405 en avril, les implants représentant 77 % du total (475 contre 142 DIU).
Principales réalisations (mars-avril 2025) :
- 184 jours de travail des Brigades de Santé Communautaires
- Services fournis sur 95 sites distincts
- 617 femmes ont reçu des contraceptifs réversibles à action prolongée
- 77 % de taux d’insertion d’implants
- Doublement des prestations de services de mars à avril
Approche stratégique et sensibilisation communautaire
Le projet privilégie stratégiquement les communautés les plus proches du parc et celles qui ont le moins accès aux soins de santé. Une étroite collaboration avec les autorités locales, les dirigeants communautaires et les partenaires existants comme Planet Madagascar, Durrell Wildlife, PROSOL et PADAP est mise à profit pour identifier les populations vulnérables, planifier les itinéraires et intégrer les services.
L’approche du projet ne se limite pas aux services cliniques, mais inclut également une éducation complète et un engagement communautaire. Des séances d’éducation sanitaire sont organisées dans divers contextes, allant des rassemblements communautaires sous les arbres aux discussions en petits groupes à domicile. Cette approche intégrée permet aux communautés de comprendre les bienfaits de la planification familiale pour la santé et ses impacts environnementaux.
Membres de la brigade de santé communautaire avec les fournitures et l’équipement médicaux nécessaires à la prestation de services
Perspectives d’avenir : plans futurs et impact des cibles
À l’avenir, les centres communautaires de santé continueront d’offrir des services 20 jours par mois, étendant ainsi leur couverture aux hameaux les plus reculés et aux villages restants. Une supervision régulière du ministère de la Santé garantira la qualité des services. Le projet vise à proposer des méthodes LARC à 6 000 femmes sur une période de 10 mois, soit environ 18,75 % de la population estimée des femmes en âge de procréer de la région. Des campagnes de sensibilisation intégrées toucheront 20 000 résidentes supplémentaires d’ici la fin de l’année, promouvant la santé, la nutrition et la gestion des ressources naturelles.
Opportunité d’investissement
Ce projet offre une opportunité d’investissement à fort impact. La dynamique créée grâce au partenariat officiel du gouvernement, à une main-d’œuvre qualifiée, à une logistique robuste et au succès précoce démontré par l’adoption du LARC positionne le projet pour un impact durable.
Investir dans cette initiative contribue directement à l’autonomisation des femmes, à l’amélioration de la santé communautaire et à la protection d’un haut lieu de la biodiversité d’importance mondiale – un modèle puissant de conservation et de développement intégrés.
Aperçu du budget du projet
Le projet de sensibilisation à la planification familiale se concentre stratégiquement sur les catégories suivantes :
- Frais de personnel et de prestation de services (35%) : Frais de prestation pour les membres des CHB et de coordination du projet
- Transport et logistique (15 %) : Entretien des véhicules, carburant et opérations sur le terrain
- Fournitures médicales (35 %) : produits contraceptifs et fournitures cliniques
- Formation et renforcement des capacités (10 %) : Formation continue et développement des compétences
- Frais administratifs et suivi et évaluation (5 %) : opérations de bureau, communications, rapports et qualité des données
Conclusion : Un modèle de développement intégré
Le projet de sensibilisation à la planification familiale adopte une approche holistique pour répondre aux défis interdépendants de l’accès à la santé, de la croissance démographique et de la préservation de l’environnement. En améliorant les services de santé reproductive et en autonomisant les femmes grâce à la planification familiale, le projet contribue directement à alléger la pression sur les écosystèmes fragiles du parc national d’Ankarafantsika.
Les premiers indicateurs de réussite démontrent à la fois la faisabilité et l’efficacité de cette approche. L’adoption massive des services, le solide partenariat gouvernemental et l’acceptation de la communauté sont autant d’éléments qui laissent présager un modèle durable, susceptible d’être étendu et reproduit dans d’autres zones critiques pour la conservation.
Votre investissement dans cette initiative contribuera à faire évoluer ce modèle éprouvé pour atteindre davantage de communautés, former des prestataires de soins de santé supplémentaires et, en fin de compte, protéger l’un des trésors de biodiversité les plus importants de Madagascar tout en améliorant le bien-être humain.
Par l’Association FOSA, Conservation Allies et Madagascar National Parks.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : info@conservationallies.org